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Abdoullah ibn Mas'oud est l'un des grands compagnons du prophète (ç) qui a participé à diverses guerres et batailles des premiers temps de l'islam. Il était très proche du prophète (ç). C'était d'ailleurs son lecteur particulier et il détenait l'un des manuscrits du saint coran. Le messager de Dieu et l'imam Ali (as) parlent de lui en bien. Quant à savoir s'il avait de l'affection pour les Ahl-Ul-bayt (as), c'est quelque chose à laquelle on peut facilement apporter une preuve, mais en ce qui concerne sa conviction pour la succession immédiate du prophète (ç) par l'imam Ali (as), les éléments sont divergents, plus particulièrement entre les savants espères en rijâl. Toutefois, si on se fie aux propos de Sayyed Mourtadha à son sujet, et par rapport à sa proximité au prophète (ç), certains indices nous laissent croire qu'il reconnaissait l'imamat d'Ali ibn Abou Talib (as).
Abdoullah ibn Mas'oud est l'un des grands compagnons du prophète (ç). On l'avait surnommé ibn Oum Abd. Il a adhéré à l'islam au début de l'appel du prophète (ç). Il est le premier à lire le coran à haute voix à la Mecque parmi les notables Koureysh. Il fit partie de l'équipe des premiers émigrés vers l'Abyssinie et il a également participé à presque toutes les guerres de l'islam en l'occurrence la guerre de Badr, la guerre de Ouhoud, la guerre de Hamdak…Il était en compagnie du prophète (ç) la plus part du temps et faisait certaines commissions pour lui, il lui tendait sa canne, et apprêtait ses chaussures pour qu'il y mette ses pieds. Il avait ses allées et venus dans la maison du prophète (ç). Un jour en présence du prophète (ç) et des compagnons, il grimpa à un arbre et les compagnons se mirent à rire de ses membres maigres. Le prophète (ç) réagit et dit : " ce sont ces pieds qui seront solides sur la balance des actes telle une montagne. Le messager de Dieu dit quelque part à l'imam Ali (as): " S'il était prévu que je fasse de quelqu'un un dirigeant pour les autres sans passer par une occultation, je choisirai ibn Mas'oud. Quand il parle d'ibn Mas'oud, l'imam Ali (as) se rappelle de lui en de bons termes tout en évoquant sa grandeur et son statut. Lorsque l'imam (as) se rendit à Koufa, il demanda les gens à propos d'ibn Mas'oud. On lui répondit qu'il était un homme de bonne moralité et qu'on n'a pas vu plus clément et plus aimable dans l'enseignement que lui. Ensuite l'imam Ali (as) dit qu'ibn Mas'oud était un homme qui lisait très bien le coran et respectait les choses interdites et les actes permis du livre de Dieu. C'était un grand savant qui maitrisait la sunna du messager de Dieu. Il n'entretenait pas de bonnes relations avec Ousmane. Abdoullah ibn Mas'oud est décédé en l'an 32 de l'hégire âgé de plus de 60 ans et il est actuellement enterré au cimetière Baqi'i de Médine.[1]C'était une brève biographie d'Abdoullah ibn Mas'oud. Quant à savoir s'il avait de la considération pour les Ahl-Ul-bayt (as), et à quelle obédience musulmane il appartenait, il faut dire qu'il existe à ce sujet divers propos divergents. Les éminents comme Sayyed Mourtadha dans son livre Al Shafi fi imamat affirme qu'Abdoullah ibn Mas'oud était un grand homme et il fait son éloge en ces termes : " Il n'y a pas de doute qu'ibn Mas'oud était l'un des grands compagnons du prophète (ç), un homme pur, vertueux et croyant. Il faisait l'éloge du prophète (ç) et ce dernier faisait également le sien."[2] Le grand chercheur Allamah Mamakani écrit dans son livre intitulé Tankih al Makala ces propos à travers lesquels il rappelle la bonté d'ibn Mas'oud : " Il existe des indices qui montrent qu'ibn Mas'oud aimait les Ahl-Ul-bayt et ne reconnaissait pas le Califat des usurpateurs". Entre autre de ces indices, nous avons ceci :
a- Ibn Mas'oud est l'une des douze personnes qui s'étaient opposés au Califat d'Aboubakr en disant que c'est la famille du prophète (ç) à l'exemple d'Ali (as) ibn Abou Talib qui méritait être à ce poste car c'est Dieu qui l'avait déterminé pour cette responsabilité.
b- Ibn Mas'oud fait partie des gens qui étaient présents lors des cérémonies funèbres de Fatima Zahra (as) or nous sommes sans ignorer que c'est un secret entre les chiites car sauf un certain de nombres restreint de personnes a prié sur la dépouille de la fille du prophète (ç). Cela peut servir de preuve pour affirmer qu'ibn Mas'oud était un chiite.
c- Abdoullah ibn Mas'oud fait partie de ceux qui ont prié sur la dépouille de Abouzar Gaffari après avoir fait son bain mortuaire et envelopper de linceul. Pourtant le prophète avait fait une prédilection à Abouzar selon laquelle il sera lavé habillé et enterré par les croyants.
d- Abdoullah ibn Mas'oud est l'une des personnes qui rapportent directement les hadiths du prophète (ç) et qui précise dans l'un de ces hadiths que les successeurs du prophète (ç) sont au nombre de douze et dont Ali (as) en est le premier. Une lignée des enfants de sa descendance. On ne peut donc pas croire qu'il peut tenir des propos et ne pas lui-même croire en cela.[3]
D'un autre côté certains savants espère en rijâl (science qui répertorie et classifie les vraies rapporteurs de hadiths) qui suivent les sunnites apportent des preuves selon lesquelles ils estiment qu'ibn Mas'oud et l'imam Ali (as) étaient en conflit. Ils disent par exemple qu'ibn Mas'oud a des fatwas sur l'héritage qui contredisent celle de l'imam Ali (as) et de même, ils affirment que la lecture du coran par ibn Mas'oud est différentes de celles des imams. C'est-à-dire que les imams Ahl-Ul-bayt (as) selon ces savants sunnites disent que la lecture d'ibn Mas'oud n'est pas correcte. Il est rapporté par exemple de l'imam Sadiq (as) qu'il a dit: " Abdoullah ibn Mas'oud a supprimé deux sourates (Falaq et Nans) or mon père affirme qu'ibn Mas'oud a entreprit cette initiative de son propre chef ".[4]
Allamah Toustari dans son livre Kamousoul rijâl apporte des arguments pour contredire les propos selon lesquels ibn Mas'oud était un chiite. En effet, il affirme: " La nouvelle du rejet du califat d'Aboubakr par douze personnes apparait dans d'autres sources à l'exemple d'Al Ihtijaj de Tabrisi et ibn Mas'oud n'est pas compté parmi ceux-là. D'un autre côté on a des hadiths qui expriment sa contradiction et son opposition avec l'imam Ali (as). Et les hadiths étant rapportés contiennent ce sens selon lequel ibn Mas'oud dit : " Je ne prenais pas d'autorisation et de permission de mon propre imam dans ce que je faisais. Or des gens comme Salman et Ammar prenaient la permission. Raison pour laquelle je me repens. Ce hadith est rapporté d'une seule source et on ne peut le considérer comme une exception.[5]
L'Ayatollah Khoei dans son livre Al Moujam estime qu'Abdoullah ibn Mas'oud n'avait pas de l'affection pour l'imam Ali (as). En effet, il affirme : " Abdoullah ibn Mas'oud n'était pas un suiveur de l'imam Ali (as) mais, on peut se fier sur ce qui est écrit dans l'ouvrage Kamil al Ziarat pour estimer qu'il (ibn Mas'oud) était digne de foi."[6]
De manière générale, on peut parler des mérites d'Abdoullah ibn Mas'oud et se fier au fait qu'il était proche du prophète (ç) pour dire qu'il aimait les Ahl-Ul-bayt (as). Cependant l'idée selon laquelle il croyait en l'imamat et la succession immédiate du prophète (ç) par l'imam Ali (as) après sa mort est un sujet plein de divergences. Toutefois, si on se fie à l'éloge de Sayyed Mourtadha à son sujet, à sa proximité avec le prophète (ç) et à bien d'autres indices, nous pouvons dire qu'il croyait également en l'autorité et en l'imamat d'Ali (as) ibn Abou Talib.
[1]- Tabakat al koubrâ, ibn Sa'ad, vol 3, page 112 à 119, Beyrouth 1ère édition 1410 Darul Koutoub al Ilmiyya
[2]- Al Shafi fi imamat, Sayyed Mourtadha, vol 4, page 283, Cité dans Kâmous Al rijâl de Toustari, vol 6, page 600, édité par le conseil d'enseignants.
[3]- Tankih al makala fi ilm, al rijâl, Mamakani, vol 2, page 216, les éditions Jahan, 1352 hégire solaire, Téhéran
[4]- Tafsir Qomi, ibn Ibrahim Qomi, vol 2, page 450
[5]- Al Kâmous al rijâl, Mohammad Taqi Toustari, vol 6, page 600- 608, édité par le conseil d'enseignants de Qom, Muharram 1415
[6]- Moujam rijâl Hadith, Ayatollah Abou Kasim Khoei, vol 10, page 322, 1ère édition, 1398 hégire lunaire, les éditions Madinatou al ilm, Qom.